Fils d’un riche homme d’affaires nigérian, l’auteur de l’attentat manqué contre le vol de la Northwest Airlines était un brillant étudiant. Mais sa famille était sans nouvelles de lui depuis plusieurs mois.
Umar Farouk Abdulmutallab n’a rien d’un va-nu-pieds qui aurait une revanche à prendre contre les puissants. Bien au contraire. A 23 ans, le jeune homme qui a tenté de faire sauter le vol Northwest Airlines 253 Amsterdam-Detroit, dans la nuit de Noël, est ce qu’on appelle un privilégié.
Fils du richissime Umar Abdulmutallab, un ancien ministre, par ailleurs fondateur de la première banque islamique au Nigeria, la Jaiz International Bank, le jeune Umar Farouk n’a laissé que de bonnes impressions auprès de ses professeurs. Ou presque.
Selon Michael Rimmer, qui lui enseignait l’histoire à la British International School de Lomé, au début des années 2000 au Togo, le jeune homme affichait certes des idées extrémistes, soutenant notamment le régime taliban afghan en 2001.
Mais il était un adolescent «doué» et «très brillant».
Brillant, l’élève l’est assurément, au point de s’inscrire en septembre 2005 à l’University College de Londres où il étudiera l’ingénierie mécanique jusqu’en juin 2008. Dans la capitale britannique, l’étudiant vit confortablement, sa famille possédant un appartement dans un immeuble cossu de Mansfield Street, dans le quartier des ambassades.
Après avoir décroché son diplôme, Uma Farouk refuse d’aller poursuivre ses études à Dubaï, contre l’avis de ses parents qui voulaient ainsi le soustraire à l’influence des extrémistes. C’est à cette période, fin 2008, début 2009, que sa famille aurait perdu la trace du jeune homme, et que ce dernier serait aller au Yémen. C’est dans ce pays, selon ce qu’il aurait lui-même déclaré aux enquêteurs que Umar Farouk Abdulmutallab aurait reçu une formation et les explosifs qu’il devait faire sauter dans le vol Northwest Airlines 253.
Technique inédite
Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune ingénieur a utilisé un mélange de poudre explosive et d’un liquide, une technique nouvelle jugée indétectable au moment d’embarquer, ont rapporté les médias américains. Le jeune homme disposait en fait de 80 grammes de penthrite (PETN), un puissant explosif de la famille de la nitroglycérine, selon le ministère américain de la Justice.
Sous couvert d’anonymat, un responsable de la sécurité a indiqué sur CBS que le Nigérian avait utilisé «une seringue pour injecter un liquide chimique dans une poudre qu’il avait caché au niveau du haut de la cuisse». source
