Intouchables : le film aux 12 millions de spectateurs (uniquement en France) jugé raciste par la presse américaine. Le film de Nakache et Toledano figure désormais dans le top 20 des plus grands succès français de tous les temps.
Le magazine en ligne américain Variety, site internet de référence a publié, fin septembre, une critique assassine du film. Le journaliste Jay Weissberg décrit ainsi le film :
« Bien qu’ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les co-réalisateurs et co-scénaristes Eric Tolédano et Olivier Nakache n’ont jamais produit un film aussi choquant qu’Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l’Oncle Tom qui, on l’espère, a définitivement disparu des écrans américains. La Weinstein Company, qui a acquis les droits du film pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre cette comédie potable. »
Le journaliste insiste sur le fait que le sujet en lui-même est choquant. S’il ne trouve rien à redire sur la prestation d’Omar Sy, « plein de vie et charismatique », il dénonce le fait que « Driss n’est traité que comme le singe d’un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s’amuser en remplaçant Vivaldi par “Boogie Wonderland” et lui montrant comment bouger sur le dancefloor (…) Ce rôle n’est pas loin du cliché de l’esclave d’antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréoptyes de classe et de race (…) Le pire, c’est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du fortuné paraplégique) lui dit qu’il ressemble au président Obama, comme si le seul “black” en costard ne pouvait être que le président. Et dire que les scénaristes ont voulu être drôles et tendres. »
L’auteur trouve aussi à redire sur le fait qu’alors qu’Intouchables est inspiré d’une histoire vraie, l’auxiliaire de vie est noir, et non arabe. source : francesoir.fr
Que pensez-vous de cette critique ?

Le truc à ne pas oublier, c’est que la France et les USA ont un passé différent, une histoire différente.
Ainsi, à l’heure où la grande majorité des afro-américains sont directement descendants d’eclaves (pour la plupart directement « importés » dans le pays comme du bétail), la grande majorité des noirs en France provient des vagues d’immigration post-décolonisation.
En outre, les USA composent avec une poulation d’immigrés africains depuis plus de 400 ans, tandis que cela est relativement récent pour la France (30 à 50 ans), ce qui entraine une autre réalité: aux USA les noirs sont américains, et cela ne fait aucune doute. Ils sont integrés à la société comme tels (bien qu’ils subissent des discriminations, et en fonction des Etats), tandis qu’en France les noirs – et les immigrés en général – se voient le plus souvent cantonnés aux cases dans lesquels on les place, d’origine étrangère avant d’être français, parqués dans des cités de transit (sic) depuis l’arrivée de leurs parents ou grands-parents. Et c’est cette réalité que le rôle d’Omar Sy a pour but de faire transparaitre.