Fadela Amara s’est attirée de nouvelles critiques en reprenant à son compte l’expression controversée de Nicolas Sarkozy sur la nécessité de « nettoyer au kärcher » la violence urbaine.
Pour ses détracteurs, la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville cherche ainsi à faire oublier l’échec du plan banlieues et ferait mieux d’agir en ministre au lieu de tomber dans le jeu des petites phrases.
« Rappelez-vous le ‘kärcher’ de Nicolas Sarkozy : on a oublié qu’il a dit cela alors qu’un jeune de 11 ans avait été tué en nettoyant la voiture de son père ! », dit Fadela Amara dans Le Progrès de Lyon, publié lundi.
« Oui, il faut ‘nettoyer au kärcher’, nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités », ajoute-t-elle.
Fadela Amara reprend une expression que le chef de l’Etat avait utilisée en 2005 alors qu’il était ministre de l’Intérieur, déclenchant de vives polémiques y compris au sein du gouvernement.
Azouz Begag, alors secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, avait publiquement désapprouvé la sortie du futur candidat à l’élection présidentielle.
Plus largement, Fadela Amara nie que le thème de la sécurité « soit un discours de droite » et juge l’ordre républicain « émancipateur » face à l’insécurité qui existe « dans certains quartiers populaires. »
« Le droit à la sécurité n’est pas réservé aux bourgeois, il existe d’abord pour les plus pauvres », dit-elle.
Dans une lettre ouverte, l’ancien ministre socialiste Jack Lang dit attendre d’un membre du gouvernement « non pas des paroles verbales mais des actes qui assurent la protection réelle des élèves et des professeurs ».
« Ne pensez-vous pas franchement qu’il faut en finir avec le baratin ministériel lorsque des incidents aussi dramatiques se multiplient ? », demande-t-il en rappelant le récent assassinat d’un jeune homme dans un lycée de la région parisienne.
Au passage, Jack Lang réclame un moratoire sur « les suppressions de dizaines de milliers de postes d’aides éducateurs, de surveillants, de professeurs ».
Sur le site internet Le Post, Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS chargé de la sécurité estime que Fadela Amara a tenu un discours de président d’association et non pas d’un ministre du gouvernement.
« Au lieu de parler, Fadela Amara devrait commencer à protester contre le budget de la sécurité qu’a prévu le gouvernement pour 2010. Ce budget prévoit de supprimer 4.000 postes de gendarmes et de policiers », dit-il.
Le Collectif Banlieues Respect exprime pour sa part des doutes sur la capacité de la secrétaire d’Etat à « apporter des solutions efficaces sur ces questions complexes, lorsque nous voyons que, dans les faits, il n’y a pas de plan banlieues. » source : Reuters