
14 civils ont été tués dans des affrontements (20 selon d’autres sources) avec les forces de police en Tunisie. En Algérie, au moins 4 morts et plus de 800 blessés depuis le 5 janvier.
Le Maghreb s’enflamme. Les moins de 30 ans (70 % de la population) sont dans la rue pour se faire entendre.
En octobre 1988, les émeutes d’Alger, commencées par une manipulation politique et poursuivies par le soulèvement d’une population excédée par des conditions de vie difficiles, un chômage énorme et le mépris d’une classe politique sclérosée dominée par le FLN, avaient débouché sur un éphémère « printemps d’Alger ».
En 1991, des élections pluripartistes avaient montré que le FIS, le principal parti islamiste, risquait d’emporter la majorité au Parlement. L’armée avait alors annulé le second tour du scrutin, prenant le risque d’une guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts. La situation politique est différente. Mais les causes du mécontentement social sont les mêmes.
En Algérie, c’est l’augmentation des prix de produits de première nécessité (sucre et huile) qui a mis le feu aux poudres. L’État veut mettre fin au secteur informel. Les revendeurs sont depuis le 1er janvier soumis à une TVA de 17 %. Cette taxe a été répercutée sur les prix de vente des produits alimentaires.
Une conséquence que les politiques n’avaient pas intégrée. Pour l’homme de la rue, dont le salaire de base est déjà le plus bas du Maghreb, la situation était devenue insupportable.
En Tunisie, c’est le geste désespéré d’un jeune diplômé chômeur qui s’est immolé par le feu à Sdi-Bouzid, dans le centre du pays, après qu’un policier eut brisé l’étal ambulant qui le faisait survivre, qui a déclenché une succession de manifestations. source : lepoint.fr et Reuters
Analyse des émeutes
Tunisie
Algérie
crédit photo © Ryad Kramdi / Maxppp (émeutes de vendredi à Alger (Belouizdad)
