
Des élus locaux de droite, de gauche et centristes ont demandé vendredi à Paris que l’Etat adopte les mesures juridiques permettant l’ouverture, « au moins à titre expérimental », de salles de consommation de drogue en France.
« A aucun moment, on ne s’engage en faveur de la dépénalisation. Il s’agit simplement d’un geste de réduction des risques » encourus par les toxicomanes (transmission du sida ou de l’hépatite, meilleurs soins, prévention), a précisé Patrick Padovani, médecin et adjoint UMP au sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, lors d’une conférence de presse commune des élus.
L’association Elus, Santé Publique & Territoires (ESPT), qui rassemble des élus UMP, MoDem, Nouveau Centre, Verts, PS et PCF, a travaillé sur le sujet depuis un an, interrogeant une vingtaine d’experts et se rendant à Bilbao (Espagne) et Genève (Suisse), où des salles de consommation de drogue existent déjà.
Principale conclusion d’ESPT: « Il est souhaitable que l’Etat adopte les dispositifs juridiques permettant aux collectivités qui le souhaitent de créer, au moins à titre expérimental, des centres de consommation », selon un communiqué.
Le fonctionnement des salles, réservées aux « usagers majeurs » et respectant l’anonymat, associerait « les autorités policières et judiciaires », selon l’ESPT, qui souhait un « nécessaire équilibre entre les impératifs de santé publique et de sécurité publique ».
« L’addiction est une maladie » qu’il faut prendre en charge dans ces lieux qui « sauvent des vies et améliorent la situation des riverains », a assuré le docteur Laurent El Ghozi, maire adjoint (PS) à Nanterre et président d’ESPT.
Autour des salles de Bilbao et Genève, « les riverains disaient au départ +on n’en veut+, et six mois après, ils voulaient tous qu’on les laisse en place », a-t-il ajouté.
Début août, le Premier ministre François Fillon avait jugé ces dispositifs « ni utiles, ni souhaitables ».
Allant dans le même sens, 77 députés et sénateurs UMP ont rendu publique vendredi une « Charte des élus contre les drogues », estimant que « les débats sur la dépénalisation et la mise en place de centres d’injection nuisent à la lisibilité du message de prévention ».
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, la ministre de la Famille Nadine Morano ainsi que M. Gaudin avaient prôné une concertation sur l’opportunité d’expérimenter ces salles en France, sur recommandation de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). sources : AFP et LePoint
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